*** Cette projection jeune public est diffusée dans le cadre du festival « Tournez bobines ». Pour plus d’infos : Festival Tournez bobines avec les Tourneurs de Côte-d’Or (frmjc.org) ***
L’histoire
À Bornéo, en bordure de la forêt tropicale, Kéria recueille un bébé orang-outan trouvé dans la plantation de palmiers à huile où travaille son père. Au même moment Selaï, son jeune cousin, vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille nomade aux compagnies forestières. Ensemble, Kéria, Selaï et le bébé singe baptisé Oshi vont braver tous les obstacles pour lutter contre la destruction de la forêt ancestrale, plus que jamais menacée.
Secret de tournage
Le choix du stop motion
Pour Claude Barras, le stop motion est une forme de résistance au monde de la virtualité et des ordinateurs. Malgré la complexité technique du tournage de Sauvages, le cinéaste n’aurait jamais pu imaginer le réaliser en images de synthèse. Il confie : « Le chemin en effet m’importe beaucoup plus que le résultat final. J’ai besoin d’être en prise directe avec la réalité, de côtoyer physiquement autour du plateau le chef opérateur, les animateurs, de me confronter à la matérialité et aux contraintes physiques des décors et des marionnettes. »
« Tous les liens qui se tissent entre les personnes sont essentiels pour moi. Pour Sauvages les choses se sont passées idéalement bien, avec une fluidité et une simplicité que l’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie ! »
« L’équipe de tournage s’est installée en nomade, durant plusieurs mois, dans la petite ville de Martigny, entre Chamonix et Lausanne, pas trop loin de chez moi, ce qui a vraiment créé un esprit de communauté, et je crois ça se ressent dans le film. Mais là où la modernité a le dessus sur toute forme de résistance, c’est que tout a l’air toujours plus simple avec les ordinateurs : on peut toujours revenir en arrière et cette souplesse est tellement attirante que c’est difficile de résister », se rappelle Claude Barras.
« Son livre Un fléau si rentable, une étude sur le commerce de l’huile de palme, explique comment une simple plante au petit goût de noisette est devenu un produit industriel dont la réussite économique mondiale détruit tout sur son passage. Comme Emmanuelle écrit également des livres pour enfants et connaît bien les contraintes narratives qui s’y rapportent, son aide m’a été très précieuse pour être le plus fidèle possible au réel, tenter de conserver l’essence dans le comportement des primates, tout en prenant des libertés de détail pour les besoins du récit et les contraintes techniques de l’animation », précise le cinéaste. Il ajoute :
« Ainsi, contrairement à ce que l’on observe dans la nature, dans le film, les orangs-outans marchent avec les pieds à plat. Le réalisme est pour moi une question de degré. Poussé trop loin, cela devient du maniérisme encombrant. »
Avis de presse
Le Figaro
Si la fable écologique de Barras s’adresse aux enfants, c’est aussi pour mieux inviter leurs parents à prendre conscience des dangers encourus par les forêts ancestrales indonésiennes à l’heure où des multinationales sans scrupule saccagent la planète juste pour augmenter leurs profits.
Le Journal Du Dimanche
Le récit nous prend par les sentiments avec son univers visuel aux couleurs chatoyantes, sa sagesse et son respect de la nature qui n’est pas sans évoquer Avatar (2009), de James Cameron.
Le Dauphiné Libéré
À partir d’une thématique sérieuse, Claude Barras réussit à en tirer un authentique film familial, accessible pour tous les âges, où le souffle de l’aventure est bien présent et où le poids de l’actualité n’empêche pas une certaine poésie.